L’élection de Trump affecte les négociations des accords méga-régionaux, notamment le PTCI, le PTP et le PEIR

En septembre, les représentants de l’UE reconnaissaient qu’il était peu probable que les négociations du Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement (PTCI) entre l’UE et les États-Unis soient conclues avant la fin du mandat du Président étasunien Barack Obama. Après le 9 novembre, lorsque le candidat républicain protectionniste Donald Trump a gagné les élections présidentielles des États-Unis, l’avenir des négociations du PTCI est devenu encore plus incertain. Le 11 novembre, la commissaire européenne au commerce Cecilia Malmström a déclaré : « Le TTIP va être probablement mis au congélateur et ensuite que va-t-il se passer quand il va être décongelé ? Je pense que nous devons attendre et voir ce qui va se passer ».

Si la position de Trump sur le PTCI n’est pas claire, il s’est clairement positionné pendant sa campagne contre les accords commerciaux multilatéraux existants, notamment le Partenariat transpacifique (PTP) signé plus tôt dans l’année, et même contre l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA), en vigueur depuis 1994. Le 22 novembre, le Président élu a annoncé que le jour de son investiture (le 20 janvier 2017), il lancerait le processus de retrait des États-Unis du PTP, qualifiant l’accord de « désastre potentiel » pour le pays. Il a ajouté « À la place, nous négocierons des traités commerciaux bilatéraux et justes qui ramèneront les emplois et l’industrie sur le sol américain ».

En réponse, le Premier ministre japonais Shinzo Abe a déclaré que « le PTP sans les États-Unis n’aurait pas de sens ».  Le PTP – signé par l’Australie, Brunei, le Canada, les États-Unis, le Japon, la Malaisie, le Mexique, la Nouvelle-Zélande et le Vietnam – inclut une clause empêchant son entrée en vigueur sans la ratification des États-Unis. Le ministre péruvien du Commerce Eduardo Ferreyros a proposé de nouvelles discussions : « Nous pouvons modifier cette clause et en profiter pour en modifier d’autres qui pourraient nous gêner ». Le ministre australien du Commerce Steven Ciobo a également déclaré que les pays pouvaient poursuivre en amendant l’accord et en y ajoutant pourquoi pas de nouveaux membres.

Les analystes voient dans le retrait des États-Unis du PTP une occasion pour la Chine de jouer un rôle prépondérant dans les négociations des questions commerciales et d’investissement en Asie-Pacifique. La Chine négocie actuellement la Zone de libre-échange de l’Asie-Pacifique (ZLEAP) et le Partenariat économique intégral régional (PEIR). Ce dernier exclut les États-Unis, mais inclut l’Australie, la Corée du Sud, l’Inde, le Japon et la Nouvelle-Zélande, ainsi que dix États membres de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE). Pendant le sommet de la Coopération économique Asie-Pacifique (APEC) tenue au Pérou les 19 et 20 novembre, Tan Jian, un haut fonctionnaire chinois, a déclaré que le Chili, le Pérou et d’autres pays envisageaient maintenant de prendre part aux négociations sur le PEIR, et que les partenaires actuels aux négociations visaient à conclure l’accord le plus rapidement possible pour contrer le protectionnisme.

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