Les négociations de l’ALE États-Unis-Kenya sont en cours
Les États-Unis et le Kenya ont formellement lancé les négociations sur l’ALE États-Unis-Kenya le 8 juillet 2020. S’il est conclu, cet accord sera le premier accord commercial bilatéral entre les États-Unis et un pays d’Afrique subsaharienne. L’ALE est présenté par les parties comme un accord « modèle » pour la région, réalisant l’un des objectifs de l’administration Trump, tel que présenté par le représentant des États-Unis au commerce (USTR) Lighthizer en 2018.
C’est en mars 2020 que l’administration Trump avait notifié au congrès son intention d’ouvrir les négociations avec le Kenya au titre de l’Autorité de promotion des échanges (APE). Si elle impose des consultations régulières avec le congrès, l’APE actuelle, qui fixe les priorités de négociation spécifiques et autorise les négociations accélérées, expire en juillet 2021. Cela donne aux négociateurs relativement peu de temps pour conclure un accord au titre de l’APE actuelle.
Après une consultation publique, l’USTR avait publié les objectifs de négociation en mai 2020. Si la partie sur l’investissement ne mentionne pas le RDIE, le futur USTR adjoint Michael Nemelka, lors d’une audience récente de confirmation de sa nomination, n’avait pas écarté la possibilité de l’inclure dans un éventuel ALE avec le Kenya.
En plus du calendrier imposé par l’APE, les négociations seront certainement influencées par d’autres accords actuels auxquels le Kenya est partie. L’un d’entre eux est le African Growth and Opportunity Act (Loi sur la croissance et les opportunités en Afrique – AGOA) qui fixe des droits de douane préférentiels pour les importations kényanes aux États-Unis. L’AGOA devrait expirer en 2025, et il est probable que le Kenya souhaite utiliser l’ALE pour garantir la continuité de ce traitement préférentiel.
Par ailleurs, les négociateurs devront tenir compte des engagements du Kenya au titre de la ZLECAf, qui entrera probablement en vigueur en janvier 2021. Les représentants de l’Union africaine se sont dit mécontents du lancement de négociations bilatérales entre le Kenya et les États-Unis, arguant qu’elles pourraient mettre la ZLECAf en péril.
Si le Kenya n’est pas un partenaire commercial majeur des États-Unis en termes mondiaux, les États-Unis sont le deuxième marché d’exportation du Kenya, notamment pour les produits vestimentaires, les produits agricoles et miniers ; le volume des échanges augmente d’année en année depuis l’introduction du régime de tarifs douaniers au titre de l’AGOA.